Un « label » constitué de critères spécifiques
Parce que la tapisserie d’Aubusson est une création singulière, une dénomination qui se mérite et qu’il s’agit de pouvoir reconnaître, elle doit systématiquement être accompagnée d’un certificat d’authenticité, le « bolduc ».
En inscrivant la tapisserie d’Aubusson au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité, l’Unesco a reconnu la spécificité de cet artisanat et la nécessité d’en dégager quelques critères. Il s’agit de bien garder à l’esprit l’idée selon laquelle une tapisserie d’Aubusson, en tant que création prestigieuse, nécessite de la part de son acquéreur un investissement notable, susceptible d’accroître la valeur de son patrimoine.
De nombreuses œuvres tissées sont proposées à la vente, et ne répondent à aucun des critères leur permettant d’être qualifiées de « tapisseries d’Aubusson » ; obtenues à partir de procédés tout à fait différents et loin de s’apparenter à ceux qui caractérisent la tapisserie d’Aubusson, fruit d’un savoir-faire ancien et d’un artisanat authentique, ces « tapisseries » réalisées de manière industrielle et mécanique, en séries et à l’aide de tissus dont la qualité est tout à fait médiocre lorsqu’on la compare à celle des laines employées à Aubusson… sont régulièrement confondues avec les créations dont elles se veulent le pâle reflet. D’ailleurs, parce qu’elles consistent en de piètres imitations obtenues au moindre coût, tout naturellement, leur valeur est de loin moins élevée, qu’il s’agisse de leur valeur tarifaire, située en deçà des barèmes tarifaires communément pratiqués, ou de celle touchant à la qualité des produits employés, les tons, par exemple, finissant inévitablement par se décolorer et par conséquent, par s’affadir et par ternir.
Tout d’abord, il faut savoir que seules, les tapisseries tissées en Creuse sont qualifiées de «tapisseries d’Aubusson».
Mais aussi, pour pouvoir être qualifiée et authentifiée en tant que telle, une tapisserie d’Aubusson doit respecter en tous points la tradition héritée des générations de lissiers ayant contribué à ce que ce savoir-faire soit érigé au rang de « patrimoine » :
- par le recours à un tissage manuel, notamment, et l’emploi d’un métier à tisser qui ne soit pas mécanique, appelé « métier à basse lisse »
- par la mise en application de techniques de tissage propres à la tradition d’Aubusson
- par l’emploi de laines de qualité
- par leurs teintures obtenues par des procédés artisanaux dont, seuls les coloristes creusois ont été initiés au secret
- par la prédominance des laines naturelles sur les fibres synthétiques dont le lisser peut user de manière à accentuer certains effets et à rendre la création plus personnelle et audacieuse, mais dont il ne doit pas abuser au détriment des premières
Chaque tapisserie d’Aubusson, au terme de sa réalisation, est accompagnée d’un certificat d’authenticité, qui est cousu à son revers, sur le côté. Ce certificat, appelé également « bolduc », comprend :
- Le signe de l’atelier au sein duquel a été tissée la tapisserie d’Aubusson, attestant le procédé à l’aide duquel a été obtenue l’oeuvre
- le nom de l’artiste à l’origine du carton à l’origine du tissage
- le titre de la tapisserie d’Aubusson
- la hauteur et la largeur de l’œuvre
- le numéro d’exemplaire attribué à l’œuvre (sa reproduction étant toujours limitée)
- à gauche, la signature du lissier (qui doit être obligatoirement établi en Creuse
- à droite, la signature de l’artiste